1. Qui est Vandana Shiva ?
Vandana Shiva est une militante écoféministe indienne qui se bat pour la Paix, la biodiversité et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.
Elle dénonce, entre autres, la Révolution Verte qui engage les pays en développement ou les pays les moins avancés à intensifier leurs cultures au détriment de l’écosystème. Pour contrer cela, elle propose aux agriculteurs et aux citoyens des alternatives comme l’agroécologie et la reconquête de la souveraineté alimentaire des pays.
C’est ce qu’elle appelle la « désobéissance des graines ».
2. Qu’est-ce que l’agroécologie ?
C’est un ensemble de techniques de productions agricoles qui visent à respecter les ressources de la planète, préserver les écosystèmes et réduire son empreinte écologique.
L’agroécologie ne fait pas appel aux produits phytosanitaires et travaille plutôt en « cycle naturel » : les animaux et les légumineuses servent à fertiliser les sols, les déchets et les mauvaises herbes ont des fonctions utiles.
3. Comment les industries prennent-elles le contrôle sur le vivant ?
Il y a environ 11.000 ans, c’était la naissance de l’agriculture, de la domestication des plantes. Chaque année, l’agriculteur récupérait des graines après chaque récolte et les conservait pour la récolte suivante : il travaillait à l’amélioration végétale en récupérant les graines qui répondaient à ses besoins, adaptées à sa terre et à moindre coût.
Vers 1920, des firmes spécialisées proposent d’opérer ce travail de sélection, ce qui permet à l’agriculteur d’économiser un temps considérable et d’augmenter son rendement.
Aujourd’hui, ce système semencier moderne et industriel menace gravement le système paysan : des réglementations très strictes excluent la diffusion des semences non enregistrées dans les catalogues officiels, et rendent les paysans complètement dépendants de leur système.
C’est le brevetage du vivant.
Les graines ne répondent plus à une problématique environnementale locale mais à une standardisation globale qui ne tient pas compte des spécificités géographiques (biodiversité, climat, nuisibles, besoins, etc.).
La production répond aux calibres préconisés par les industriels et perd profondément en qualité nutritive. La monoculture prédomine, ne tenant plus compte de l’équilibre bénéfique offert par la biodiversité.
Pour sauver leurs récoltes, les agriculteurs doivent avoir recours aux produits phytosanitaires créés et vendus par les mêmes firmes qui leur vendent les graines. Plus ces produits phytosanitaires sont utilisés, plus les semences industrielles s’y accoutument, engageant l’agriculteur dans l’achat de produits plus « efficaces ». C’est un cercle vertueux pour les firmes, et un serpent qui se mord la queue pour les agriculteurs qui se retrouvent endettés pour acheter des graines qu’ils étaient en capacité, depuis 11.000 ans, de produire seuls et gratuitement.
4. Comment agir en tant que citoyens ?
- Se rapprocher d’initiatives existant dans leur région via les réseaux tels que Kokopelli ou Semences Paysannes, autour desquels gravitent tous les passionnés de semences.
- Les citoyens et les fermiers peuvent aussi déclarer une zone de liberté pour les semences dans leur maison, leur exploitation, leur village.
- Chacun peut également trouver près de chez lui un fermier qui utilise des semences paysannes, se mettre en contact avec lui et acheter des ingrédients directement auprès de lui ou via un magasin de producteurs, une AMAP ou un marché paysan.
- Parallèlement aux initiatives dont nous venons de parler, les citoyens peuvent organiser des ateliers, des conférences, des manifestations pour sensibiliser l’opinion aux répercussions du déni de liberté semencière sur notre vie et notamment sur notre souveraineté alimentaire.
- Signer ou envoyer eux-mêmes des pétitions à leur Parlement national ou régional pour annuler des lois qui violent la liberté des semences.
- Refuser la spirale consumériste et remettre en question le concept de « croissance » (qui n’est pas infinie)
- Favoriser une consommation locale + de saison + si possible bio.
En lien avec les programmes du cycle 2
1. QUESTIONNER LE MONDE : Connaître des caractéristiques du monde vivant, ses interactions, sa diversité :
– Identifier ce qui est végétal.
2. QUESTIONNER LE MONDE : Repérer et situer quelques événements dans un temps long :
– L’évolution des sociétés à travers des modes de vie (alimentation, outils) et des techniques à diverses époques.
En lien avec les programmes du cycle 3
1. SCIENCES : Expliquer les besoins variables en aliments de l’être humain ; l’origine et les techniques mises en œuvre pour transformer et conserver les aliments :
– Établir une relation entre l’activité, l’âge, les conditions de l’environnement et les besoins de l’organisme ;
– Mettre en évidence la place des microorganismes dans la production et la conservation des aliments ;
– Mettre en relation les paramètres physicochimiques lors de la conservation des aliments et la limitation de la prolifération de microorganismes pathogènes.
2. SCIENCES : Décrire comment les êtres vivants se développent et deviennent aptes à se reproduire :
– Identifier et caractériser les modifications subies par un organisme vivant au cours de sa vie : stades de développement des végétaux + modifications de l’organisation et du fonctionnement d’un végétal au cours du temps, en lien avec sa reproduction.
3. SCIENCES : Identifier des enjeux liés à l’environnement :
– Décrire un milieu de vie dans ses diverses composantes (notion d’écosystème) ;
– Relier le peuplement d’un milieu et les conditions de vie (notion de biodiversité) ;
– Identifier quelques impacts humains dans un environnement (comportements, aménagements, impacts de certaines technologies…).